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Association des gabonais d'Amiens (AGA)
23 août 2005

décès d' Agondjo Okawé

Gabon : décès du président du Parti gabonais pour le progrès Agondjo-Okawé
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XINHUANET, 27-08-2005

Rubrique: Politique

Pierre Louis Agondjo-Okawé,  président du Parti gabonais pour le progrès (PGP, Imageopposition), est décédé samedi soir à Libreville à l'âge de 69 ans, a rapporté  samedi la presse locale. 

M. Agondjo-Okawé était opposant historique au régime du  président gabonais Omar Bongo Ondimbale et maire de Port-Gentil,  capitale économique gabonaise. 

La dernière apparition publique de M. Agondjo-Okawé remonte au  17 août dernier à Port-Gentil lors de la célébration du 45ème  anniversaire de l'indépendance du Gabon. 

Pierre Louis Agondjo-Okawé a déclaré récemment qu'il ne serait  pas candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en  décembre prochain.   

"Mon parti ne s'est pas encore prononcé, mais je peux vous  assurer que je ne sera pas candidat", avait affirmé M. Agondjo- Okawé à la presse.

 

Portrait

Un Homme, une histoire

LE petit hameau d'Awouta, dans le Fernand-Vaz (province de l’ogooué-Maritime) n’aurait jamais imaginé que l'enfant que mettait au monde Germaine Anina en ce 30 décembre 1936 aurait une vie riche d'expériences qui marquerait à jamais l'histoire de son pays.

Pourtant ce Sagittaire aux traits affirmés et au regard pétillant d'intelligence, introverti pour les uns, expansif pour les autres, mais d'un humour féroce n'avait as, au contraire des enfants nés sous ce signe de la mine sombre et peu expressive. Les natifs du Sagittaire sont, paraît-il, souvent voués un sacerdoce. Le jeune Pierre-Louis Agondjo Okawé qui commence sa scolarité chez les bons pères de Saint-Anne du Fernand-Vaz fera sentir la légende. Pourtant le clergé catholique qui le couve comme un oeuf, va le marquer à la culotte de façon qu'il ne glisse pas dans les pratiques et rites traditionnels qui, à l'époque, étaient une exigence de a société traditionnelle.

Il sera prêtre, décident son confesseur et ses maîtres missionnaires et e voici pensionnaire au séminaire Saint-Jean, et on l'inscrit à l'École Mont-Fort où il boucle son cycle primaire. Ensuite il est admis au collège Bessieux qu'il devra toutefois quitter pour le lycée Félix Eboué, l'actuel lycée national LEON MBA, faute de classes de terminale à Bessieux.

Son Bac philo en poche (année scolaire 1958-1959), il s'envole pour la France où il s'inscrit à la Faculté de droit et des sciences économiques de Lille. Très vite, il va se faire remarquer autant par les prix qu'il collectionne que par un activisme prononcé au sein de l'Association générale des étudiants gabonais (AGEG) dont il intègre, dès sa première année d'études supérieures, le Comité exécutif, en même temps qu'il est membre de la Le Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF). Ce militantisme déclaré lui vaut des représailles des autorités qui lui suppriment sa bourse d'études dès la deuxième année en Fac de droit.

Pour être exact, il y a lieu de rappeler que les idées contestataires du jeune! Agondjo ne sont pas nées en rance. Déjà au Gabon, en 1958 lors du Référendum de l'adhésion à la Communauté franco-africaine que proposait le gouvernement du Général De Gaulle, il fait partie des partisans de l'Indépendance qui appellent à voter "NON". Comme certains jeunes leaders africains, tels le Guinéen Sékou Touré ou le Nigérien Djibo Bakary, les anciennes colonies françaises devaient devenir indépendantes tout de suite. C'est alors seulement qu'elles pourraient négocier des accords d'association avec l'ancienne Métropole. En toute souveraineté.

Okawé, pour vivre et payer ses études, en France devient pion au lycée d'Armentières à quelque 40 km de Lille. Et c'est le début d'une vie mouvementée sur fond de pressions politiques qui commence pour le jeune étudiant.

Néanmoins, contre vents et marrées et au bout de 4 années de travail acharné il réussit simultanément à son Certificat d'aptitude à la Profession (CAPA) et aux diplômes d'études supérieures (DES) en histoire du droit et en droit privé qu'il préparait parallèlement. Ses professeurs impressionnés et séduits lui suggèrent d'aller à Paris passer le concours d'agrégation d'histoire du droit.

Dans la capitale française il s'inscrit à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbone. Et le Centre national de recherche scientifique (CNRS) lui accorde une aide pour un travail de "'' recherches ponctuel.

Mais très vite il change de statut et devient l'assistant du Pr. Michel Alliot au sein de cette université parisienne. Et parallèlement il fait son entrée dans le barreau français. Sa thèse de doctorat en droit intitulée "Structures parentales gabonaises et développement" qu'il soutient en 1967 obtient la mention très bien et les félicitations du jury.

En dépit de ses démêlés avec le pouvoir en place à Libreville, il décide néanmoins de rentrer au Gabon en août 1968. Notre pays n'ayant pas, à cette époque-là, d université, il donnera ses cours de droit à la Fondation de l'enseignement supérieur en Afrique centrale basée à Brazzaville. Il naviguait donc entre la capitale du Congo et celle du Gabon où il avait créé son cabinet d'avocat. Sa carrière d'avocat, il faut le dire, a été particulièrement intense, caractérisée notamment par des procès politiques retentissants. Certains ayant été d'ailleurs à l'origine de son incarcération.

Et, dès la création à Libreville d'une Fondation de l'enseignement .supérieur, ancêtre de l'université Omar Bongo, Pierre- Louis Agondjo Okawé quitte Brazzaville pour s'installer définitivement au Gabon. Ayant déjà pignon sur rue, Agondjo Okawé réfute l'aile gabonaise de la FEANF. Laquelle est divisée en deux courants. L'un militant pour l'entrisme et l'autre qui s'était décidé à engager une lutte frontale contre le pouvoir.

Me Agondjo, témoin de Mai 68 en France et étudiant politiquement engagé n'a jamais voulu composes avec le régime en place. A l'université où il a peine à contenir son aversion du parti unique et se, dérives. En particulier il s'élève contre un enseignement à ses yeux inadapté au milieu. D'où les réformes qu'il avait initiées en son temps en compagnie du Pr Isaac Nguéma, et qu'il a toujours voulues pour son pays, dans tous les domaines : politique, économique, social, et culturel. C'est ainsi qu'il faut comprendre son combat politique, celui d'un réformateur radical.

MORT BRUTALE DU PRESIDENT DU PGP

La mort subite de Pierre-Louis Agondjo Okawe plonge le pays dans la consternation

Le leader du PGP s'est éteint samedi à 18 h30, à la veille de son 69e anniversaire, dans une clinique de Libreville, où il avait été interné depuis mercredi à la suite d'une forte grippe.

L-J NDEMBET

PIERRE-Louis Agondjo Okawé, figure de proue de l'opposition gabonaise, est mort, samedi 27 août 2005, à presque 69 ans, dans une clinique de Libreville, où il avait été hospitalisé quatre jours plus tôt à la suite d'une grippe tenace.

La disparition du président du Parti gabonais du progrès, universitaire et avocat émérite, a été ressentie dans la capitale et à Port-Gentil, sa vile natale dont il fut maire et qu'il représentait à l'Assemblée nationale sans discontinuer depuis 1990, et plus généralement dans tout le pays, comme une perte nationale. Elle a surpris plus d'une personne. Ses proches qui sont restés auprès de lui depuis son hospitalisation pensaient que le « vieux lion » allait, comme d'habitude s'en tirer, lui qui avait surmonté tant d'épreuves et non des moindres. D'autant que révèle un proche, Me Agondjo ,Okawe, au chevet, duquel les médecins se sont relayés pendant ces quatre jours d'hospitalisation, semblait avoir repris des couleurs. En effet, il rassurait son entourage sur sa santé et avait même, révèle l'un d'eux, longuement échangé avec plusieurs membres de sa famille et ses collaborateurs. Cela avant que son état ne se dégrade brusquement dans la journée de samedi.

Le président du PGP souffrait depuis plusieurs années d'une affection cardio-vasculaire qui avait à maintes reprises amené à annoncer sa retraite de la vie publique, aussi bien comme avocat, enseignant, notable, chef de famille, que leader politique. Une grandiose cérémonie traditionnelle de passation de pouvoir au sein de la famille avait même été organisée à Port-Geritil. A cet effet sa fille, ayoçate, assurerait le continuité de son oeuvre au sein du barreau et son frère cadet, le ministre d’Etat, Jean Ping assumerait désormais la, responsabilité de la gestion de la famille. Dans la foulée la communauté universitaire l'avait honoré pour son enseignement et son oeuvre durant toutes ces années en tant due professeur à l'Université Omar Bongo.

La disparition de Me Agondjo bouleversé, bien évidement, les responsables du PGP, son parti, notamment, Me Séraphin Ndaot-Rembogo, qui lui a succédé à la mairie de Port-Gentil, Sickout Inguendja, son directeur de cabinet, qui ont régulièrement été à ses côtés ces temps derniers. Avec eux, il est revenu à plusieurs reprises sur divers sujets qui le préoccupaient, en particulier la vie, et le fonctionnement du parti. Le PGP, La formation politique fondée par Agondjo Okawé connaît, depuis longtemps déjà, une crise d’abord larvé puis ouverte, à laquelle l'âpre lutte pour la succession du vieux chef n'est pas étrangère. Un congrès, annoncé par l'aile contestataire du vice-président pour le 12 septembre prochain devait permettre de redresser la barre d'un bateau pégépiste à la dérive. Une décision que le président Agondjo refusait d'entériner.

Le destin lui aura, sans doute épargné de voir sombrer dans la zizanie, l’œuvre de toute une vie. Pour la communauté politique gabonaise dans son ensemble, la surprise et la consternation sont grandes à la suite de la mort de cette éminente figure de l'opposition et de ce grand Marigovéens. Le président de la République, Omar Bongo Ondimba, de Rabat où il séjourner depuis jeudi dernier, n'a pas caché sa peine, et sa vive émotion devant la perte cruelle qu'est la mort de Pierre-Louis Agondjo Okawé avec lequel il entretenait des liens étroits. A sa famille et à ses amis politiques Omar Bongo Ondimba écrit: « La disparition de Me Agondjo constitue une grande perte pour l'ensemble de a classe politique gabonaise au sein de laquelle, il a su occuper pendant plusieurs décennies une place importante. Figure, emblématique, homme de conviction fortement attaché à ses principes, Me Agondjo a su aussi apparaître comme un homme d'Etat ouvert au dialogue chaque fois que l'intérêt supérieur de la Nation l'imposait ». D'autres personnalités politiques gabonaises, notamment, Georges Rawiri, le président du Sénat, des leaders de partis tels Jean-Bonifaee Asselé, du CLR, ceux du Rassemblement pour le Gabon (RPG) et du PDG, se sont spontanément associés à la peine de la famille, des militants et dirigeants du PGP.GUIDE •    Il faut dire que dès samedi soir, la nouvelle du décès du leader historique et charismatique de l'opposition gabonaise s'est répandue comme une traînée de poudre. A Libreville, plusieurs membres de la famille bouleversés par cette subite disparition, du président du PGP ont converge vers son domicile et le siège du parti à Likouala. Sures lieux l'on pouvait voir des groupes de personnes hagardes comme des rescapés d'un séisme, pour eux Me Agondjo était leur parent, leur guide et leur leader. Il incarnait l'opposition gabonaise depuis plusieurs années au sein de l'Assemblée nationale sous l'ère démocratique et même pendant le monopartisme. Les hommages et les réactions en provenance de l'intérieur du pays et de l'étranger, affluent au siège du PGP à Likouala. Elles émanent de compatriotes, militants et sympathisants ou non du parti fondé par Pierre-Louis Agondjo Okawé, qui a su maintenir pendant ses quinze ans d'existence actuels dans le microcosme politique gabonais, une certaine présence dans ces localités et même dans plusieurs pays du continent où il compte des fédérations. On note que plusieurs réunions ont été organisées à' Libreville rassemblant les dirigeants du PGP et les membres de la famille. A Port-Gentil, fief politique du leader progressiste, la douleur des populations est immense. Angondjo Okawé était la figure emblématique de la capitale économique. Son incontestable aura avait subjugué ses administrés et l'un de nos correspondants rapporte que beaucoup d'habitants de la ville de sable ont perdu le sommeil, maudissent la fatalité et s'interrogent sur l'avenir de leur cité. Notamment les jeunes qui étaient très proches de l'opposant, responsable. Port-Gentil, frappé d'hébétude; attend éveillé de revoir Onéro, Honorable, Monsieur le maire. Une dernière fois.

Adieu pionnier !

MIKENI-DIENGUESSE

LE monde gabonais du droit et de la politique, singulièrement, a les yeux humides depuis samedi 27 août 2005. Il pleure, en effet, depuis ce week-end là, le sémillant président du Parti Gabonais du progrès (PGP), Pierre-louis Agondjo Okawé qui a rejoint ses ancêtres dans l'au-delà à l'âge de 69 ans.

Compatriote pétri de qualités intellectuelles reconnues "urbi et orbi" et doté d'un talent oratoire inégalable, Pierre-Louis Agondjo Okawé est le premier avocat gabonais. Dans ce même registre, il a été parmi les tout premiers nationaux à enseigner le droit à l'université nationale du Gabon à l'époque de son ouverture, c'est-à-dire au début des années 1970.

Adepte des discussions enflammées, il a su imposer sa marque, une espèce de label "made in Gabon" dans les amphithéâtres et les prétoires où il s'est souvent illustré comme un maître du verbe, un rhéteur doublé d'un juge impartial toujours rigoureux sur les principes.

Rigoureux Pierre-louis Agondjo Okawé, après avoir profondément planté ses racines dans les domaines de l'enseignement supérieur et au barreau qu'il a dirigé des années durant avec maestria, s'est tourné vers une sphère au sein de laquelle il avait toujours voulu exceller en dépit du contexte restrictif de l'époque : la politique.

C'est ainsi qu en 1989, précisément, alors qu'on n'évoquait encore la réinstallation de la démocratie qu'à mots voilés, le voilà qui se lance dans la vie associative en mettant sur pied l'Amicale des ressortissants d'Étimbwé (Ameti). Une structure de réflexion des fils et filles de cette contrée marigovéenne située au bord de la lagune du Fernan-Vaz sur laquelle l'avocat de Likouala-Moussaka s'est largement appuyé pour porter sur les fonts baptismaux, ce qui deviendra quelques mois plus tard le Parti gabonais du progrès.

À la Conférence nationale de mars et avril 1990 qui devait par la suite consacrer le multiéartisme, l'ex-bâtonnier s'ait illustré de fort belle manière en apportant à chaque fois danses commissions et lors de ses interventions de haut vol, sa précieuse contribution lorsqu'il s'est agi de régler des problèmes requérant un aspect juridique quel qu'il fut. Avec la mise en place effective du processus de démocratisation, l'homme a participé de manière active à la création, d'abord, du Front uni des associations et partis de l'opposition (Fuapo), de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) ensuite, avant de prendre place aux côtés de ses pairs au sein du Haut conseil de la résistance (HCR), figurant au passage dans le gouvernement constitué par ce regroupement de formations opposées au Parti démocratique gabonais (PDG) et sa majorité au sortir de la présidentielle de 1993.

Pionnier au barreau, au bâtonnat, dans les amphis, voire dans l'opposition radicale, Pierre-Louis Agondjo Okawé, maire de Port-Gentil puis député jusqu'à sa mort aura, lors de son magistère, oeuvré inlassablement pour que de nombreuses affaires teintées de sorcellerie soient, au niveau des cours et tribunaux de notre pays, traitées en recourant à l’anthropologie juridique. Un apport non négligeable.

Au moment où il tire sa révérence, il faut préciser que Me Pierre-Louis Agondjo-Okawé était un passionné des joutes oratoires. Un débatteur hors pair, pointu sur les détails et intransigeant sur la forme et le fond des concepts. Il laisse à la postérité un pan important de son immense talent, de sa riche expérience professionnelle en tant qu'enseignant d'université, avocat, mme politique et père d'une famille nombreuse. Adieu pionnier !

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E
reposes toi en paix Maitre, mes condoléances à toute la famille.
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